Partager la publication "Stratégies SEO chez les sites de poker #1"
L’article d’aujourd’hui sort un peu de l’ordinaire. Nous allons parler de poker et de référencement naturel. L’objectif étant d’étudier les stratégies utilisées par quelques acteurs du poker en ligne.
Quoi que vous puissiez penser, le marché de poker est loin d’être un marché facile. Il est même en perte de vitesse en France. Le marché du poker est passé de 314 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 à 241 millions d’euros en 2014.
Certains facteurs peuvent expliquer cette chute brutale d’attractivité :
Je ne vais pas m’attarder davantage sur le marché du poker, mais avant de vous lancer dans votre étude, vous devez cerner le marché sur lequel vous allez travailler. Dans certains domaines, vous verrez que cela peut avoir de lourdes conséquences sur vos recommandations (je pense au domaine de la santé par exemple).
Pour réaliser cette petite étude SEO, j’ai décidé de partir sur trois acteurs majeurs du poker français. Nous pourrons donc étudier, ensemble, les stratégies SEO adoptées par Pokerstars, Winamax et Unibet.
Leader du marché mondial, Pokerstars est, bien évidemment, disponible en France. C’est aussi le site de poker qui attire le plus de monde dans ses salles online. Sa force de frappe permet à Pokerstars d’être un acteur innovant sur le marché du poker en ligne avec une large variété de parties, un volume de jeu inégalé et des promotions toujours plus intéressantes.
Tout le monde connaît Winamax pour ses coups de génie au niveau publicitaire. Winamax est également l’un des acteurs du poker les plus plébiscités par les Français. Pour se développer, Winamax s’est constitué une team de joueurs professionnels avec, notamment, le grand « Patrick Bruel ». Depuis peu, Winamax s’est aussi lancé sur le marché des paris sportifs.
Opérateur suédois, Unibet est plus réputé sur la scène étrangère que dans l’Hexagone. Le groupe Unibet a racheté la société « Eurosport Bet » (groupe TF1) lorsque celle-ci était en proie à quelques difficultés financières. Cet achat leur a permis de s’implanter plus facilement sur le marché français avec une offre triple : paris sportifs, paris hippiques, et donc, poker en ligne !
Avant de s’intéresser aux pratiques SEO de nos trois acteurs, voyons un peu comment ces derniers se positionnent sur les moteurs de recherche. On s’intéressera qu’au positionnement SEO sur la partie Poker (certains acteurs proposent également des offres en paris sportifs).
Le positionnement en terme de mots-clés est très important pour ces groupes de poker. Le positionnement d’application web l’est tout autant. Sur mobile, les requêtes phares font directement apparaître les applications de poker à télécharger. Un gros travail de référencement pour application mobile existe donc bien chez ces acteurs.
Pour étudier le positionnement SEO de ce premier acteur, j’utilise le logiciel SEMRush. D’après l’outil, Pokerstars est positionné sur 1931 mots-clés entre la 1ère et la 20ème position :
Le mot-clé de marque « Pokerstars » est estimé à 49,500 en volume. C’est intéressant et nous y reviendrons plus tard.
Pour obtenir un volume plus précis, je vais d’ailleurs supprimer les requêtes liées à la marque « Pokerstars ». Je ne retrouve plus que 1442 mots-clés. Le branding se révèle donc très important chez les acteurs du poker en ligne français.
A première vue, « Pokerstars » semble jouir d’un bon positionnement SEO :
Pokerstars semble pourtant avoir perdu de nombreuses positions depuis cette année 2015. Il garde néanmoins le leadership sur le web. Pokerstars s’est également intéressé de près au positionnement SEO de son application puisqu’ils sont tout simplement en 1ère position sur les recherches mobiles.
Chez Winamax, la donne semble assez similaire. Le groupe est positionné sur 1998 mots-clés :
Le mot-clé de marque « Winamax » est estimé à 368 000 en volume. La communication réalisée par « Winamax » semble, clairement, jouer un rôle dans l’acquisition du trafic SEO. D’ailleurs en excluant la marque « Winamax » des mots-clés positionnés, je ne retrouve plus que 760 mots-clés.
Le positionnement SEO semble moins bon que chez « Pokerstars » :
Winamax semble également avoir perdu quelques mots-clés positionnés depuis l’année 2015.
Chez Unibet, le constat est plus critique. Ils n’ont actuellement que 914 mots-clés positionnés dont :
Le mot-clé de marque « Unibet » est estimé à 201 000 en volume. Là aussi, l’image de marque et la communication réalisée par le groupe sont très importantes dans l’acquisition du trafic SEO. D’ailleurs en excluant la marque « Unibet » des mots-clés positionnés, je ne retrouve plus que 644 mots-clés. Chez Unibet, il faut également retirer les mots-clés liés aux « paris sportifs ». Là, on tombe à 306 mots-clés. Pour être plus précis, j’aurai dû retirer « prono », « hippique », « course », etc. J’aurai également du le faire pour Winamax.
Le positionnement SEO n’est pas non plus au meilleur de sa forme :
On peut déjà éliminer « Unibet » de notre étude. Le groupe ne dispose d’aucun contenu intéressant sur la partie « Poker ». C’est clairement dommage pour un acteur de cette envergure qui communique énormément. La communication pourrait avoir un double intérêt comme cela peut-être le cas chez Pokerstars ou Winamax. D’ailleurs pour ceux qui s’intéressent à la stratégie social média de Pokerstars, je vous invite à lire cet article paru chez My-guroo.com.
Dès la page d’accueil, vous comprenez clairement qu’une équipe de consultants SEO se cache derrière le site. Une balise <title> optimisée sur « poker en ligne », un contenu textuel avec de multiple liens internes, notamment vers des pages « poker gratuit » ou encore « jeux de poker ». Mais ce n’est pas tout. Le groupe à créé énormément de contenu sur afin de viser les requêtes potentielles de sa cible :
Une page de contenu sur Pokerstars
Sur « Pokerstars », les pages respectent bien le balisage sémantique avec une balise <h1> optimisée sur la requête ciblée et cette <h1> est bien différente de la balise <title> (elle aussi est optimisée à bon escient). Le contenu est ensuite, structuré à l’aide de balises <h2> qui viennent bien compléter la sémantique de la balise <h1>.
Naturellement, cette belle page se positionne en 1ère position sur « combinaison poker »
Le groupe « Pokerstars » a vraiment misé sur la partie contenu. Des petits cocons ont d’ailleurs été créés même s’ils ne respectent pas à 100% le concept de Laurent Bourrelly.
Malgré tout, on retrouve quelques erreurs sur la partie on-site :
Le site est loin d’être clean. Pourtant avec un volume de pages si faible, les équipes techniques ne devraient pas mettre trop de temps pour corriger le tire. Pourquoi ne le font-ils pas ? Bonne question.
Par ailleurs, je suis étonné de voir que les microdonnées ne semblent pas intéresser les consultants SEO de Pokerstars. Pourtant, certaines données structurées pourraient être intéressantes : website, organization, breadcrumb, SiteNavigationElement, SoftwareApp… on pourrait même imaginer un système d’événement sur les tournois importants à venir en positionnant une page sur « Tournoi poker », une requête recherchée par la cible.
Un système de blog serait également à envisager. Il permettrait de positionner davantage de contenu et de multiplier les requêtes ciblées. Le côté fraîcheur peut aussi être apprécié par Google (ainsi que les partages sociaux qui en découleront).
Winamax avait pris le parti en 2011 de jouer uniquement sur la partie off-site. Je ne fais que reprendre les dires de Christophe Schaming sur le Journal du Net.
Cette stratégie allait un peu plus loin que de simple action de netlinking. Un gros travail de communication et de linkbaiting a été réalisé. Aujourd’hui encore, Winamax est incontestablement le meilleur sur la partie communication. Ils occupent les réseaux sociaux et ont toujours de grandes idées en terme de com’ online et offline. Winamax s’est très vite orienté vers la vidéo : type de contenu qu’ils utilisent beaucoup. Pour autant, ils n’ont pas forcément, bien développer leur compte Youtube (seulement 1103 abonnés).
Le contenu textuel est également bien présent mais très mal utilisé. Par exemple pour cette page :
La balise <title> n’est pas optimisée. Le titre <h1> mériterait d’être accompagné du mot « poker ». Je ne parle même pas du balisage sémantique qui n’est tout simplement pas bon. Des gestes simples qui pourraient sauver des vies (ou des postes dans la société). Le contenu est également un peu short pour des pages aussi stratégiques. Un groupe comme Winamax pourrait vraiment faire beaucoup mieux (un contenu bien structuré, des balises optimisées, des infographies, de belles illustrations, une vidéo, etc.). Le cocon sémantique aurait toute son utilité sur des groupes de pages comme celles-ci.
Burk !!!
Winamax ne fait rien non plus au niveau de son fichier robots.txt. Evidemment les crawlers de Google s’en donne à cœur joie. Enfin, ils doivent surtout perdre une bonne partie de leur temps. Pour dire, ils n’ont même pas bloqué la page de connexion.
Un peu vide comme fichier robots.txt
Côté performance, les sites de poker ne sont pas les meilleurs sauf Unibet :
Quand on sait combien la conversion est délicate sur ce type de sites, les acteurs du poker auraient tout intérêt à améliorer les temps de chargement sur leur site.
Je ne vais pas m’attarder longtemps sur la partie netlinking. Vous le savez tout comme moi, les géants de l’e-gaming achètent énormément de liens sponsorisés. Sur ce marché, ils n’ont pas vraiment le choix !
Sur sa version française, Pokerstars dispose de 763 000 backlinks pour 3215 domaines. Le Trust Flow donnée par Magestic SEO indique 45 contre 61 pour le Citation Flow. La part du nofollow est de 10% et 1/3 des liens sont effectués sur des images.
J’ai même pu retrouver un lien en commentaire de blog sur le site de Marie Pourreyron.
Ça validait light chez Marie à l’époque !
Je ne veux pas dire de bêtise, mais je crois qu’une partie du netlinking était sous-traitées à un très bon consultant de la sphère SEO (Julien Jimmenez).
Côté Winamax, le profil de liens est un peu plus soft. 116 000 backlinks pour plus de 500 domaines. Winamax dispose d’un Trust Flow de 52 contre un Citation Flow de 51. Un ratio très intéressant. Malgré des liens de bonne qualité, Winamax reste loin derrière Pokerstars et ne dispose pas de sa force de frappe. Winamax est aussi partenaire de la plupart des clubs de poker français : un choix judicieux pour obtenir des BL facilement.
Cependant, sur les 6 derniers mois, Winamax a clairement chuté sur sa requête phare en passant de la 6ème position à la 20ème place. Un manque à gagner certain pour un groupe qui se veut leader sur le marché du poker.
Que s’est-il passé entre les deux périodes ? – Source : seobserver.com
Unibet est à la traîne : le manque de contenu se fait cruellement ressentir ! C’est dommage, car le groupe dispose d’une communication innovante et attractive. Pierre Ménès y est peut-être pour quelque chose… D’un point de vue technique, le groupe malgré un site rapide, peut faire beaucoup mieux !
Pokerstars est toujours leader sur son marché et dispose d’une grande force de frappe. L’optimisation on-site est bonne mais pourrait être développée davantage. Le contenu peut également être amélioré. Attention à la partie off-site avec une profil de liens qui pourrait tendre vers le non-naturel.
Winamax est très bon sur la communication, mais le netlinking n’est pas forcément maîtrisé (le naturel tourne en profil non-naturel). Winamax doit surtout s’attarder à la partie on-site. Les contenus sont corrects, mais l’optimisation est à revoir. Optimisation du crawl, rédaction, optimisation des balises et maillage devrait faire partie de leur priorité pour demain.
D’un point de vue générale, les acteurs du poker on de gros défis à relever :
Je suis évidemment passé rapidement sur de nombreux éléments, mais il est intéressant de voir, que sur des acteurs majeurs du poker, les stratégies SEO adoptées sont assez différentes.
Si vous avez des infos complémentaires, n’hésitez pas à les ajouter en commentaire. Je pourrais compléter l’article si les remarques sont pertinentes. Et c’est potentiellement un BL à gagner pour vous 😉